dimanche 30 août 2015

Brèves de gens chanceux #02

Brèves de gens chanceux #01

Parce qu'il n'est pas toujours facile de composer avec les remarques maladroites des autres, j'ai nominé ce mois ci les personnes qui se plaignent d'avoir des enfants et qui ont par conséquent la science infuse dans ce domaine.

Je sais bien qu'on n' est pas dans un monde de bisounours, et que les personnes qui ont la chance d'avoir un ou plusieurs enfants n'ont pas la vie rose tous les jours. Mais moi, j'en suis rendue au stade où même les difficultés et les côtés négatifs que les autres peuvent rencontrer avec leurs rejetons, me font envie.
Eh oui,  par exemple, je rêve de faire des nuits blanches à leur place parce que mon enfant fait ses dents ou un cauchemar (car cela voudra bien entendu dire que nous avons eu notre miracle!!)

Alors quand j'entends ces phrases, ma petite voix intérieure se déchaine :


  • Première version :
" Tu ne sais pas toi, tu n'as pas d'enfants!" - Oui, c'est vrai, premièrement c'est un choix de ma part de pas en avoir et puis deuxièmement c'est bien connu, on est inculte quand on a pas d'enfants, on n'est pas à même de comprendre ce qu'on nous explique. 
"Ben oui, quoi tu ne te rends pas compte j'ai du amené ma fille chez le pédiatre, elle ne voulait pas faire caca dans son pot, après j'ai du faire à manger et faire des lessives"- Oui, non je ne me rends pas compte nan mais vraiment quoi. J'ai grave envie de te répondre : "ah ouai, moi j'ai du emmener mon chat chez le véto il a fait ses besoins à côté de sa litière, et que moi aussi ça m'arrive de faire à manger et de laver mon linge!" Mais bon, tu vas prendre mal la comparaison animaux/ bébé, alors je me tais.

  • Et les versions bis et ter dans le même style
"Vous vous avez de la chance, vous pouvez organiser vos soirées, vos week-ends et vos vacances comme vous le souhaitez, nous on ne peut plus faire ce qu'on veut maintenant" - Il faut bien qu'on ait des avantages à ne pas pouvoir avoir d'enfants, espèce de jalouse. 
Mais non connasse, ne crois pas ça, moi aussi je dois avoir une organisation à toute épreuve entre les traitements, les prises de sang, les échographies et les RDV en tout genre. Moi je veux bien prendre ta place, et passer mes week-ends à faire des petits pots ou attendre que bébé ait finit sa sieste, ça a l'air bien plus fun que passer son samedi matin dans des salles d'attente.


"Tu peux rester toi mais moi je dois aller chercher mon monstre" - Ah oui, c'est vrai, quand on n'a pas d'enfants on n'a pas de vie et pas d'impératifs ...


Les gens avec enfants entrent dans un autre monde très complexe qui n'est malheureusement pas accessible aux gens sans enfants, c'est bien connu.
Mais moi je ne demande que ça à entrer dans leur monde!
Promis, promis, si un jour notre projet bébé se réalise je ne deviendrai pas comme eux et je ferai attention aux autres sans enfants !
Parce que derrière des gens sans enfant peuvent se cacher des gens malchanceux mais aussi tout simplement des gens intéressants!


lundi 24 août 2015

Ma vie en pause

Alors que les autres avancent autour de moi, que leurs vies évoluent, que leurs projets se concrétisent, moi j'ai l'impression d'avoir appuyer sur OFF sur le film de ma vie.
Les autres, eux  par contre ont bien trouvé le bouton rythme accéléré et construisent leur vie à grands pas.



Dans un monde idéal, lorsque nous nous sommes lancés avec l'Hom dans le projet de notre vie, nous nous sommes dit que 1 an plus tard (voire 1 an et demi si ça prenait du temps) nous serions parents.

J'avais tout planifié: un bébé, puis je change de boulot (parce que je sature dans ce job où ils profitent de moi) 

SAUF QUE ça ne se passe tout à fait comme prévu et que tout devient compliqué.

C'est peut-être des faux problèmes mais en tout cas moi ça m'empêche d'avancer.

 1 - Je ne peux pas changer de travail :
Premièrement, je me vois mal arriver dans un nouveau job avec mon projet bébé et peut-être leur dire quelques mois plus tard que je suis enceinte : tout d'abord je n'assume pas et à coup sûr je serai mise au placard. (bon, je sais que ça peut mettre longtemps avant que je tombe enceinte, mais bon on ne sait jamais)
Deuxièmement, mon cerveau n'a qu'une pensée en tête : mon projet bébé. Et je n'ai donc pas la tête à m'investir dans un nouveau job même si j'ai terriblement envie de dire "au revoir président"
Troisièmement, et c'est le seul point positif à mon job actuel (il y en a au moins un c'est déjà ça!), j'ai le luxe d'être cadre au forfait jour et donc je suis assez libre sur mes horaires. Ce qui ne veut pas dire que quand j'arrive à 10h00 ou que je pars à 16h00 pour une écho tous les 2 jours ça soit facile à gérer. Je suis devenue pro en excuses en tout genre pour partir plus tôt et arriver plus tard et je compense les autres jours (et s'ils ne sont pas contents c'est pareil, la priorité ce n'est plus eux!)

Bon tout ça pour dire que je me sens obligée de rester dans mon entreprise alors que les autres évoluent, bougent et ne s'en privent pas, et ils ne comprennent d'ailleurs pas pourquoi je ne me bouge pas plus les fesses pour changer: oui, oui, si vous voulez vous n'avez qu'à penser que j'ai un manque d'ambition, ça vous évitera de me demander quand est-ce que je compte faire un bébé ...

2- Programmer un week end ou des vacances devient compliqué
Ben oui avec tous ces traitements, je ne sais jamais quand ça va tomber et du coup cela demande toute une organisation.
Avec mes traitements qui durent pendant 5 à 6 semaines voire plus il est impossible d'anticiper quelque chose. Un week end en amoureux ça passe encore, mais un week end ou des vacances entre potes non avertis de mes "petits"problèmes d'infertilité, c'est la galère!!
D'ailleurs, c'est lors de notre semaine au ski que mon corps avait décidé de réagir et qu'il a fallu faire 2 échos et 3 prises de sang pendant cette semaine : pratique quand le premier centre d'échographie se trouve à plus d'une heure de route et qu'il faut descendre les routes verglacées de la montagne!
Et en prime je culpabilisais parce que ça prenait du temps sur les vacances de tout le monde!

3- J'en ai marre de voir tout le monde construire sa petite famille, parler bébé non stop alors que moi je suis toujours au stade 0 .

Bref, j'ai juste l'impression d'avoir mis ma vie sur pause en attendant que mon corps daigne enfin se réveiller! 
Hey ho, si quelqu'un joue aux SIMS avec ma vie, qu'il appuie sur ON s'il vous plait!

dimanche 23 août 2015

Desperate OPK's wife # 2

Desperate OPK's wife # 1

En octobre 2014, je rencontre mon spécialiste en PMA "Dr G"
Ma petite voix intérieure est confiante : il est spécialiste et il a l'air top! ça va le faire ! (il n'a pas seulement l'air en fait il l'est !)
Enfin un médecin qui me rassure, qui dit les choses telles qu'elles sont (certes pas toujours faciles à entendre) et surtout qui les dit de façon psychologue!!

"Dr G" complète ma panoplie d'examens et me demande entre autres de prendre RDV avec unE endocrinologue de renom.
Cool, ça avance la situation va se débloquer j'en suis sûre!

Oui, mais voilà, je n'arrive à avoir RDV avec l'endocrino que pour février 2015!!!
C'est long, surtout que en attendant "Dr G" ne veut pas commencer de traitement! j'en comprends les raisons mais putain que c'est long!!!
Etre patiente ok, mais là j'ai l'impression de perdre mon temps et là je suis comme un lion en cage en attendant ce RDV puisque rien ne me permets d'agir!

Février 2015 arrive et ce fameux RDV : ok pour commencer les stimulations à faibles doses!!
YOUPIIIII, HOURAAAA  je me vois déjà avec mon Kidchou dans les bras!

Je commence mon traitement de choc qui est censé être le combo gagnant et tous les examens qui vont avec à savoir: piqure de Gonal F pour la stimulation (ou enregistré en nom de code à Gogo sur mon rappel de téléphone!), Ovitrelle pour déclencher l'ovulation, échos et prise de sang tous les 2 jours (autant dire que ma pudeur en prend un coup et que mes bras souffrent) Mais tout ça c'est pour la bonne cause et j'ai enfin l'impression de contrôler et d'agir!

Oui, mais voilà, je ne réagis que très lentement aux piquouseS et mes fofo ne grandissent que très peu! Fais chier...

Après 5 semaines de piquouses de Gogo non stop mon corps réagit enfin (la semaine où on est au ski bien sûr et où c'est pas pratique du tout mais bref ça c'est l'histoire de ma vie!) et un fofo se démarque: 20 mm. On va pouvoir déclencher l'ovulation!! Yaouh, chéri, ce soir  (et les prochains! ça se passe comme ça en PMA :) ) on sort le grand jeu, cette fois si c'est la bonne !

Oui, mais voilà, 15 jours plus tard, mes règles arrivent --> Première déception
Ok, ok on s'était dit que finalement même si ça faisait plus d'un an qu'on essayait, que c'était réellement notre première essai! allez on se remotive, le cycle suivant arrive!!

Mai 2015, je recommence donc mon combo gagnant

Oui, mais voilà, à la première écho on s'aperçoit que j'ai un gros kyste : on arrête tout --> Deuxième déception
P..... de M.... mais on est maudit le sort s'acharne contre nous!! Les espoirs disparaissent et mon moral avec : on nous annonce environ 3 mois pour résorber ce kyste à la con.

Lutéran est mon nouvel ami et m'aide dans la résorbation de mon kyste. Echo de contrôle au bout de 3 semaines : mon kyste est quasi résorbé! "Dr G" est sur le cul, tellement le kyste a rétréci (à croire que je ne réagis jamais comme tout le monde )
Je saute de joie, cool, on va pouvoir reprendre la stim au prochain cycle, pour une fois que c'est positif! (pas le test hein! sinon ça serait trop simple :) #humourpourri)

Fin juin 2015, c'est reparti pour les piquouses, la planification des échos et des prises de sang (pas facile à gérer avec le boulot mais ça j'y reviendrai dans un autre article)
Même début de schéma que pour la stim 1, ça réagit très lentement. Fin juillet, ça y'est ça réagit! YES YES YES

Oui, mais voilà, ça réagit trop: je suis en hyperstimulation. Bon il faut que j'apprenne à ne pas me réjouir trop vite des bonnes nouvelles parce que à chaque fois c'est suivi d'une mauvaise qui me met au fond du gouffre.

On attend quelque jours, mes taux hormonaux redescendent un peu et "Dr G" me demande si je veux tenter sachant qu'il y a un risque de grossesse multiple (entendons nous bien: quand "Dr G" parle de grossesse multiple c'est que c'est au delà de 2): Bien sûr mon général que je veux tenter!! J'ai pas fait tout ça pour rien, rien à foutre du risque (d'ailleurs s'il peut y en avoir plusieurs, ça fera d'une pierre deux coups!) 

Oui, mais voilà, les essais sont encore infructueux et en prime j'ai de nouveaux un kyste #déprimeterevoilà#Luteranaussi

"Dr G" me déprime encore d'avantage (même s'il met les formes) et me dit qu'il va falloir je m'arme de patience (encore, mais j'ai déjà beaucoup patienté moi je trouve!) et qu'il va falloir penser à d'autres solutions car il pense qu'à chaque tentative il y aura un grand risque d'hyperstim ,et lui il aime pas trop ça ( tu m'étonnes avec 30 follicules à chaque ovaire y a de quoi faire), et surtout un risque de kystes.

Il me parle alors de FIV ou de drilling ovarien.


Oui, mais voilà,  on est en août 2015 et TOUJOURS PAS DE POLICHINELLE DANS LE TIROIR!

mercredi 12 août 2015

"50% des couples sortent du parcours de l'AMP sans enfant"




"50% des couples sortent du parcours de l'AMP SANS enfant"

C'est cette phrase qui est incrustée et qui résonne dans mon cerveau depuis plusieurs mois !

Je sais bien qu'il ne faut pas voir le verre à moitié vide mais plutôt à moitié plein :
"50% des couples sortent du parcours de l'AMP AVEC enfant"

MAIS cette statistique me semble bien trop élevée (ou bien trop basse selon son verre!)

Car les gens semblent penser que la prise en charge par des médecins donnera lieu forcément à l'accomplissement de mon désir de maman!

MAIS C'EST FAUX! 
en réalité nous n'en savons rien, nous nous battons pour être du bon côté de la balance mais même si dans l'hypothèse où nous gagnons notre combat, je sais que 50% des autres couples avec les mêmes souffrances n'y arriveront pas ... et cela me rend malade !!

Etre positive ? Oui, j'essaie !!
Mais qu'est-ce qui me dit que ce ne sera pas nous qui serons laissé sur le bord de la route ?

RIEN !!

Malgré tout une toute petite partie de mon cerveau garde ESPOIR,
Sinon pourquoi subir tous ces traitements, toute cette exposition à mon/ notre intimité ?

Le guide des couples infertiles- Audrey Leblanc et Audrey Malfione

En me promenant sur le net , ou plutôt en  en recherchant désespéramment d’autres femmes dans la même situation, je suis tombée sur ce livre. Après hésitations (et oui, je ne voulais tomber dans le cliché de la fille obnubilée par son désir de grossesse non assouvi, mais bon en même ce n'est pas comme si ce n'était pas le cas!), j'ai commandé ce livre pour ma lecture du soir, qui avait de nombreux avis positifs et qui avait l'air de coller si bien à ma situation !

Le guide des couples infertiles- Audrey Leblanc & Audrey Malfione


Je l'avoue un peu sceptique au début ma curiosité a pris le dessus!
L'Hom était partagé lui aussi : est-ce que ce livre allait m'aider ou au contraire me conforter dans mon état d'esprit "dépressif"?

J'ai donc commencé ma lecture sous le regard un peu incrédule de l'Hom!
Tout de suite j'ai accroché, alternance de dessins et de textes ce livre reflète tout à fait les sentiments auxquels on est exposé ! Je m'y suis retrouvé  entièrement, les auteurs ont mis les mots exacts sur ce que je ressentais (c'est d'ailleurs parfois troublant!).

En fait, toutes les femmes / hommes/ couples confrontés à l'infertilité et ce quelque soit la cause ont le même ressenti et c'est agréable de ne pas se sentir seul et surtout compris.
Oui, j'ai la chance d'être entourée par ma famille et par les quelques personnes à qui j'ai avoué ma situation, mais je vois bien qu'ils ne me comprennent pas toujours ...

Comme son nom l'indique, ce livre est un guide pour la vie quotidienne des couples confrontés à l'AMP ou PMA, il y a certes le côté médical qui est bien présent avec l'explication des différentes techniques mais il y a surtout la gestion des différentes situations au niveau psychologique, organisationnel, relationnel, personnel ...

Ce livre est écrit et dessiné avec humour sans tombé dans l'excès : on ne sort donc pas de cette lecture déprimé mais bien au contraire se sentant compris et informé.

NEXT STEP pour moi : faire lire à l'Hom ce livre car il  tient compte du ressenti de la femme mais aussi de celui de l'homme et surtout de celui du couple.
Mon homme pourra donc s'y retrouver et aussi comprendre mes émotions sur lesquelles j'ai parfois du mal à mettre des mots !



Jean qui rit, Jean qui pleure

Voilà à quoi se résume ma vie depuis quelques temps:
 à ne plus rien contrôler de ma vie et de mes émotions et de mes sentiments.

J'ai le moral en dents de scie au rythme des petites victoires ( ouai chouette je réagis enfin aux piquouses après 5 semaines de traitement non stop !) et des  défaites ( fausse joie je réagis trop je suis en hyper stimulation :( )
j'ai l'impression d'avancer d'un pas un jour et de reculer de 10 le suivant !
Je ne suis pas quelqu'un de jaloux mais je le deviens au vue des personnes de mon entourage qui m'annoncent leurs heureux événements à venir. Ne pas devenir aigrie, ne pas devenir aigrie me répète ma petite voie intérieure ...

Je m'interroge moi qui suis plutôt terre à terre et qui aime tout contrôler ( les changements et imprévus c'est moyennement ma tasse de thé)
J'apprends la patience mais surtout à gérer ces émotions et mes espoirs qui d'un jour à l'autre me font monter sur un petit nuage ou descendre plus bas que terre.

Le jour où le test sera positif ( oui je garde espoir malgré tout sinon pourquoi subir tout ça !) je n'ose penser à dans quel état je serai : en pleur, avec sourire niais ou les 2?

Je pense ne pas être la seule à ressentir ces émotions contradictoires, mais putain que c'est dur à gérer et à faire semblant!!