samedi 26 mars 2016

Ne pas avoir de regrets ...

Quand j'ai commencé à comprendre que pour moi, ça serait difficile de tomber enceinte normalement, je me suis dit que j'aurai juste besoin d'un petit coup de pouce.
Puis quand le coup de pouce n'a pas suffit et que l'on m'a orienté vers la PMA, cela a été un véritable tsunami dans ma vie: sentiment de tristesse, colère et de culpabilité se sont mêlés.
Mon plan de vie si bien calculé s'effondrait ...

Sentiment paradoxal comme bien souvent dans l'infertilité, je crois que même si le ciel m'est tombé sur la tête,  au fond de moi je l'ai toujours su.
Je me souviens quand j'ai eu mes premières règles étant ado, m'être dit : "ouf, déjà un ennui en moins, si je ne peux pas avoir d'enfant ça sera dû à autre chose ...." Bon, je réfléchissais avec mon cerveau d'ado et fort heureusement j'étais naïve.

Quand j'ai su, au début c'était inconcevable pour moi de ne pas faire un bébé normalement (enfin pas pour l'Hom à qui ça importait peu). Moi j'en chialais tout le temps ....
Tout me paraissait insurmontable, les obstacles me paraissaient infranchissables: le travail, les prises de sang, les piqures, les échos, les salles d'attente, l'image des autres sur moi ...
Puis le temps faisant son chemin, et les mois passants, je me suis organisée, je me suis faite à l'idée que peu importe la façon de concevoir son enfant, l'important ce n'est pas ça.

Je me suis résignée à ne pas concevoir mon bébé normalement mais pas à ne pas avoir de bébé...

J'ai appris à m'organiser au fil des cycles et à me simplifier la vie.
Par exemple, dès que je commence les piqûres, je prends des RDV tous les jours non stop pour les échos même si je n'en aurai pas besoin de toutes: cela me permet d'avoir des horaires qui me permettent de concilier plus facilement mon travail et ma vie d'infertile
Sur le plan psychologique, je me suis blindée par rapport aux remarques des gens, j'ai construit ma carapace. Je peux même parfois faire de l'autodérision!
Cela ne m'empêche pas d'être déçue, de ne pas arrêter d'y penser mais j'aborde plus sereinement les cycles sur la partie organisation.

Aujourd'hui je suis prête psychologiquement à faire une FIV ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois ...
Comme l'a dit si bien une de mes amies et je crois qu'elle a raison, même si c'est long et difficile,  il est nécessaire de passer par toutes ces étapes et de faire son cheminement pour arriver à accepter le processus.
Je trouve que cette courbe d'acceptation résume assez bien la situation, et je pense qu'aujourd'hui je suis en quête de renouveau et de sens.



La vie doit reprendre son cours et ne plus être  mise en pause comme j'ai pu le faire depuis 2 et demi.

Je dois juste accepter que la PMA fait partie de ma/notre vie, de ma vie quotidienne tout comme le ménage, les courses, aller au boulot...
Elle ne doit pas prendre toute la place, je dois continuer à profiter de la vie pour ne pas avoir de regrets plus tard.
Il y a des choses qui me semblent encore difficiles à faire voire impossibles, mais j'arrive mieux à me dire que l'on peut faire des week end à deux ou entre amis et que tant pis si ça tombe au mauvais moment, et que je doive mettre mes piqûres dans le frigo commun avec le risque que l'on me demande ce que c'est. J'arrive à m'inscrire à des trucs sur le long terme meme si je ne sais pas ou j'en serai dans plusieurs mois, quitte à annuler selon les évènements.

Par contre, changer de boulot me semble encore inconcevable et ingérable. Voir mes amies tomber enceintes, accoucher aussi ...
Il y aura toujours des hauts et des bas parce que c'est le lot de toute personne suivie en PMA.

Mais si jamais je n'arrive pas à t'avoir dans mes bras, il ne faut pas de regrets sur d'autres parties de ma vie, car je n'y survivrai pas!

Cela ne m'empêche pas de penser à toi mon petit être imaginaire, 
mais je dois continuer à vivre pour t'accueillir correctement quand tu seras là, 
car je ne perd pas espoir!



lundi 7 mars 2016

Essayer de penser à autre chose qu'à toi ... oui mais comment ?

Comment faire pour ne pas penser qu'à toi, quand tout nous ramène à toi ?

TOI, cette obsession qui ne me lâche jamais, qui ne me laisse jamais de répit ...
et ce sentiment double et contradictoire d'à la fois ne plus vouloir y penser, mais à la fois vouloir continuer à y penser à toi, parce que finalement, je n'ai que ça à quoi me raccrocher.

A chaque moment, je pense à toi petit être qui n'existe pas mais que je désire tellement.

Parfois, souvent, tout le temps, je laisse aller mon imagination, et j'aime t'imaginer avec moi dans mon quotidien.

Je pense à toi, quand je vois un siège auto dans une voiture, et je te rêve à côté de moi dans ton petit siège, dos à la route  dans ma petite voiture 3 portes.
Je pense à toi, quand tous les soirs au retour du boulot, je passe devant la clinique, celle où j'aimerai accoucher.
Je pense à toi, quand je vois des nourrices avec des enfants, et je prévois comment nous nous organiserons avec l'Hom quand tu seras là
Je pense à toi,  en regardant mon chat, et je me demande si tous les 2 vous serez complices
Je pense à toi, quand je vois cette pièce vide à côté de notre chambre, qui nous sert de débarras et que je n'ai pas la force de ranger parce que cette pièce, elle t'est réservée et que j'ai déjà pensé à tous les détails de la déco.
Je pense à toi,  quand j'étends mon linge et je m'imagine en train d'étendre tes petits vêtements tous mignons que j'aurai choisi avec soin
Je pense à toi,  quand je vois des listes de prénoms, parce que moi j'ai déjà mûrement réfléchi à ton prénom.
Je pense à toi,  quand je vais faire les courses et que je passe devant le rayon bébé et que je me demande ce qui serait le mieux pour toi
Je pense à toi,  quand j'entends des sales gosses pleurer, et je te vois en petit enfant capricieux et j'aime ça, me demander si nous arriverons à t'éduquer correctement
Je pense à toi très fort, quand je fais mes piqûres, quand j'organise mes RDV médicaux, quand j'attends longuement dans les salles d'attente et que je me dis que je fais tout ça pour te serrer un jour dans mes bras
Je pense à toi,  quand je suis au boulot, et je rêve du jour où j'annoncerai avec fierté que je suis enceinte de toi
Je pense à toi, quand des copines m'annoncent leur grossesse, accouche ou me montre des photos de leurs enfants et je me projette avec toi
Je pense à toi, quand je regarde l'homme que j'ai choisi pour être ton papa et me dit qu'il sera un papa génial
Je pense à toi,  la nuit, quand je dors et que je rêve, où quand je n'arrive pas à dormir (tu vois je suis prête à ne pas dormir beaucoup la nuit, mais j'aimerai être réveillée pour m'occuper de toi)
Je pense à toi, quand on me dit qu'il faut arrêter d'y penser, mais toi tu peux m'expliquer comment faire ?

Bref, la liste peut être encore très longue.
JE PENSE A TOI TOUT LE TEMPS, même s'il ne faut pas,
Mais tu n'es pas là, j'ai un vide en moi alors que tu n'existes même pas excepté dans mon imagination...