samedi 24 septembre 2016

Et si j'arrêtais de me fixer des objectifs?

Je me sens loin de tous ces protocoles comme si c'était inaccessible. ... comme si à chaque fois que j'allais atteindre une étape, un élément perturbateur m'en éloigne... toujours cette notion d'attente.
Et pourtant, j'ai ma dose de médicaments, d'examens ...toujours cette notion de paradoxe quand on est en PMA.

Et je cours sans cesse après mon objectif qui me semble de plus en plus irréalisable, inatteignable ... Je continue à suivre les protocoles quand c'est possible médicalement, mais je les suis comme un robot, sans mettre de sentiment. Je suis comme blasée par les annonces qui décalent mes projets, les obstacles rencontrés, cela devient la routine ...

Là où c'est plus dur, c'est quand je vois les bébé des autres grandir, marcher, parler, interagir avec le monde extérieur. Il devient difficile de les ignorer comme quand ils étaient petits ...
C'est dur quand on voit les bébés des autres fêter leur premier anniversaire, alors que moi je ne suis toujours pas enceinte, puis leur deuxième anniversaire sans toujours être enceinte.
C'est dur quand je vois ces premiers bébés, avoir un petit frère ou une petite sœur, alors que moi je ne suis toujours pas enceinte.
Pourtant, je m'étais fixé l'objectif d'être enceinte avant qu'elles accouchent, que leur bébé marche, parle, ait 1 an, 2 ans, fasse du vélo, joue dans le jardin, passe ses premières vacances, ait un petit frère ou une petite sœur ...
Pourtant, je m'étais fixée l'objectif d'être maman avant 28 ans, et avant les 30 ans de l'Hom. C'est râté aussi pour moi, pour les 30 ans ...
Pourtant, je m'étais fixé l'objectif qu'en 2014, puis 2015, puis 2016 je serai enceinte ...

A chaque objectif fixé, j'échoue ...

C'est usant et pourtant cela devient une habitude. J'essaie de me raisonner, de me projeter sur l'avenir, mais impossible.
A chaque fois, que j'ai l'impression que je vais atteindre mon objectif, j'ai l'impression que quelqu'un déplace cet objectif un peu plus loin, ou beaucoup plus loin.

Je suis le pion d'un jeu de société avec des règles, où quelqu'un maîtrise à ma place ma vie, où quelqu'un se prend des malus, ou tombe dans des pièges. Et le pion, que je suis, ne se déplace que lentement où je joue de malchance et où la règle du jeu m'oblige à passer mon tour ...
Bon on va dire que les échecs permettent d'avancer et qu'il ne faut penser qu'à l'objectif final, celui d'avoir un enfant, les autres sont sans importance.

dimanche 31 juillet 2016

Jugée coupable!

Je vous avais déjà parlé Ici de "Espoir" et "Déprime", les petites voix dans ma tête qui sont sans cesse en conflit. Et bien, aujourd'hui je vous présente "Culpabilité". Elle intervient aussi assez souvent et prend beaucoup le dessus sur "Espoir".

Car oui "Culpabilité" ne m'a pas lâchée depuis l'annonce de mon infertilité, depuis que j'ai appris qu'il allait falloir être patiente pour arriver à avoir notre bébé. Bon, elle est présente aussi sur pleins d'autres sujets mais particulièrement pour celui ci.

"Culpabilité" se déchaîne dans mon cerveau à longueur de temps. Elle est plus vicieuse que les autres petites voix et sait semer petit à petit ce sentiment de responsabilité. Et je ne vous raconte même quand "Culpabilité" et "Déprime" sont en discussion au sommet.

"Culpabilité" se dit que je ne suis pas normale, elle me fait culpabiliser de ne pas être comme ces femmes qui décident qu'elles veulent un bébé et qui le lendemain sont enceintes. (oui, oui c'est l'impression que j'ai!)

Quand on avoue nos difficultés à avoir un enfant à des proches, et que ceux-ci nous demandent de qui ça vient, Madame "Culpabilité" avoue toute honteuse, que le problème c'est moi, que c'est à cause de moi.

"Culpabilité" est très forte aussi quand elle me dit que je ne suis même pas capable de faire de l'Hom un papa, qu'à cause de moi, il doit attendre encore et toujours et subir avec moi ces épreuves. Elle me rend responsable de devoir lui faire passer des examens.

Elle me fait culpabiliser quand des amies m'apprennent qu'elles sont enceintes et que je guette la réaction de l'Hom qui est obligé de ne pas montrer qu'il a mal, pour ne pas me faire encore plus de mal.
Et là, j'entends "Culpabilité" discuter avec "Déprime":" tu vois, tu vas voir tous tes proches avoir des enfants les uns après les autres, en ayant commencé après et toi tu seras toujours au point mort." Elle sait aussi me rappeler que par ma faute, l'Hom n'a pas pu être père avant ses 30 ans, qu'il n'a pas pu être le premier de sa famille à avoir un enfant, alors que ce sont des choses qui lui tenaient à cœur.

Ça fait mal aussi quand l'Hom me dit que c'est dur de voir les enfants des autres grandir, commencer à marcher, à parler alors que nous, nous sommes toujours au point zéro dans la conception. "Culpabilité" sait à ce moment là, me rappeler que si j'étais normale, ou que s'il était avec une autre femme il serait déjà papa depuis un certain temps.

A chaque fois qu'un obstacle se met dans notre chemin (et beaucoup d'obstacles ont décidé de se mettre sur notre route), "Culpabilité" sait me souffler à l'oreille et m'incruster dans le cerveau que c'est encore du temps perdu et que ça allonge encore le délai avant d'être parents.
Je culpabilise de voir toujours ce ventre inlassablement vide

"Culpabilité" est présente aussi au boulot quand je dois arriver plus tard, partir plus tôt. Elle est forte pour trouver des excuses bidons mais derrière elle sait aussi me rappeler que c'est mal de mentir. "Culpabilité" m'oblige à compenser encore plus pour éviter de ne trop culpabiliser. Elle est très présente aussi quand je dois trouver un équilibre entre le travail et notre projet bébé.

Je culpabilise des mauvaises pensées que je peux avoir lorsque des copines me parlent de leur grossesse, de leurs enfants. Je culpabilise de leur vouloir parfois du mal, de ne pas me réjouir pour elles. Ah, oui parce qu'il y a aussi "Jalousie" dans mon cerveau, qui sait très bien se faire entendre, et qui après laisse le champ libre à "Culpabilité" pour s'exprimer.

Je culpabilise d'être parfois/souvent d'humeur changeante (on va dire que c'est la faute à toutes ces hormones ingérées) en fonction des bonnes et mauvaises nouvelles qui nous arrivent en permanence et qui surtout peuvent changer d'une heure à l'autre. Et je m'en veux ensuite de m'être réjouie trop vite, d'avoir laisser trop d'espace à "Espoir" ou d'avoir envoyé balader l'Hom...

Je culpabilise de ne pas avancer aussi vite que je l'aurai souhaité et de voir le temps défiler alors qu'il ne se passe toujours rien.

"Culpabilité" me rappelle sans cesse que je ne suis pas LA fille parfaite pour avoir un enfant.

Bref je culpabilise de culpabiliser ... "Culpabilité" ne me laisse pas beaucoup de répit.

Heureusement "Espoir" est là et sait aussi se faire entendre dans ce cerveau soumis à de fortes variations d'émotions.

samedi 2 juillet 2016

FIV: For an Incredible Viewing #02

... For an Incredible Viewing ...

Au gré des déceptions, 
Au gré des changements de programmes,
Au gré des obstacles sur ma route,
Et tandis que mes yeux s'humidifient
L'espoir demeure,
D'un jour de gagner mon combat,
D'un jour te serrer dans mes bras.

La FIV va être décalée pour cause de complications. Elle n'aura pas lieu ce mois ci.

Je me force à voir les bons côtés.
Le traitement aurait déjà été adapté, j'aurai été stressée par le timing de fermeture du centre avant l'été. Les conditions n'auraient pas été optimales.
Je vais passer un été, sans piqûres, avec des traitements moins lourds et seulement quelques examens de suivi. Au niveau organisation ça sera plus simple et je vais pouvoir souffler même si je n'ai pas envie de souffler.

Alors, je ne vais pas dire que je n'ai pas été déçue, que je n'ai pas pleuré car ce serait mentir, parce qu'en plus cela reporte à octobre la prochaine tentative pour différentes raisons. J'avais tout fait pour faire une tentative avant l'été, je m'étais dépêchée de faire tous les RDV, le traitement m'attend sagement dans le placard et dans le frigo. Bref, j'étais dans les starting blocks. Mais le corps n'a pas suivi ma tête, il n'a pas voulu obéir à ce que je lui demandais  et il y a des éléments que l'on ne peut malheureusement pas contrôler.
Mais dans la déception, je garde espoir, je me dis que c'est juste un obstacle de plus à franchir et que parfois on se rend compte que c'est un mal pour un bien.
Alors mon incroyable programme va être perturbé, mais ce n'est que partie remise.

... For an Incredible Viewing ...

dimanche 12 juin 2016

Lettre ouverte à ma soeur

Le 03 mai 2016, 

Toi ma sœur,

Je ne sais pas si je la publierai un jour cette lettre, j'hésite, et tu ne la verras probablement jamais. Mais j'ai besoin de dire ce que je ressens, ce qui me fait peur par rapport à nous.

Toi, ma sœur qui va entrer dans le processus PMA, pas pour les mêmes raisons que les miennes, mais qui va faire aussi une FIV en même temps que moi.

La nouvelle m'a perturbée, tu ne sais même pas à quel point.
Me dire que toi aussi, tu allais subir des épreuves. CES épreuves que je ne souhaite à personne tant elles sont dures, et donc surtout pas à toi.
Tu n'as pas idée de ce qui t'attend car le processus est plus rapide que pour moi. Tant mieux, ça te permet de garder un peu ta confiance et de moins appréhender.

On partage beaucoup de choses, mais je me serai bien gardé de partager ça avec toi ...
A croire que dans la famille, on a pas le droit de se reproduire ...

Et une question tourne en boucle dans ma tête:

Et si l'une de nous deux reste sur le carreau ... comment on va faire ?
Cela va t-il nous éloigner?
Si toi tu arrives à avoir ton petit bout avant moi et surtout si il n'y a que toi qui arrive à en avoir un ... Je ne sais pas comment je réagirai. Pourrais-je me réjouir pour toi ?
Et si l'inverse se produit, si il n'y a que moi... comment toi, vas tu réagir ? Pourras-tu te réjouir pour moi qui attend depuis longtemps ?

Je suis en pleurs en écrivant ces quelques lignes, parce que je réalise à quel point, cela peut faire des dégâts.

Mon rêve si la déesse de la FIV nous entend : que toutes les deux, on y arrive à peu près en même temps, que l'on puisse profiter toutes les deux et comparer nos grossesses, que les deux cousins/cousines puissent grandir ensemble ...
Ta sœur 












PS: j'ai décidé finalement de le publier après un mois et demi d'hésitations...

samedi 4 juin 2016

Promesse à mon petit être imaginaire

Toi mon petit être imaginaire,

Je me bats pour t'avoir,
Je me bats pour avoir la chance de te sentir bouger dans mon ventre,
Je me bats pour te voir grandir.

Je me bats pour toi alors que tu n'es même pas né, ni même dans mon ventre.

Les obstacles s'enchaînent et se suivent, mais nous les franchirons.
Visiblement, nous devons te mériter, être à la hauteur de ce que toi tu attends de nous.

Alors dis toi que quand tu seras là,
Je ferai tout pour toi,
Tout pour ton bien, je t'encouragerai, je te soutiendrai, je te gronderai aussi parfois
Tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureux,
Tout pour te faire devenir un bel adulte épanoui.

Je te le promets ...

vendredi 27 mai 2016

FIV: For an Incredible Viewing #01

... For an Incredible Viewing ...

Et voilà le processus FIV est enclenché.

Le nom de code ? For an Incredible Viewing (pour une incroyable projection/ pour un incroyable programme).


Ben oui, le mot FIV ou Fécondation In Vitro me fait tout de suite moins rêver ... Je voulais mettre un peu de fun dans ce protocole barbare, en plus sur les dossiers je trouve ça plus sympa surtout quand tu dois les trimbaler partout avec toi!

Le drilling ne faisant que très partiellement son effet, on actionne le levier suivant. Ok mes cycles sont beaucoup plus courts depuis le drilling car je réagis beaucoup mieux aux stimulations qu'avant, mais j'ai toujours ces p...... de kystes qui viennent interférer à chaque fin de cycle et m'obligent à faire des pauses entre chaque cycle, le temps qu'ils se résorbent.

Alors on a fait du forcing auprès de Dr "G", qui lui aurait préféré attendre après l'été.
Oui, mais nous on en a marre d'attendre sans pouvoir agir. Parce que même les deux derniers cycles soit disant prometteurs se sont finis en fiasco avec complications.
J'en ai marre de faire la machine expérimentale parce que mon cas est complexe, il est temps et on est prêt dans notre tête à se lancer dans les protocoles de FIV avant l'été!
Bon, on est juste au niveau des délais, car le centre est fermé en août, mais on va tout faire pour!

Je suis contente parce qu'on avance et je me dis que je me rapproche chaque jour de mon objectif.
Mais comme toujours, j'ai des émotions contradictoires (vous savez mes petites voix qui se déchaînent dans mon cerveau!) .
Je flippe grave!
Je flippe du processus à la fois lourd et contraignant,
Je flippe aussi surtout parce qu'on enclenche la dernière étape : après ça il n'y a plus de solution technique ....si ça ne fonctionne pas, il n'y a pas d'autre alternative.
Vous allez me dire : "he ho déstresse toi, tu n'as même pas encore fait la première tentative!"
Oui c'est sûr, mais je ne peux m'empêcher de penser à toutes les fins possibles.
Je flippe aussi de l'organisation: même en cadrant tout, il y a des variables que je ne peux contrôler ... et qui ne peuvent pas non plus être contrôlées par les médecins.
Comment va réagir mon corps, va t-il trop réagir ? Comment je vais gérer tout ça avec le travail ?Est-ce que ça va fonctionner (mais ça on en est pas encore là!)?

Bref comme d'habitude, je cogite!
Surtout que même dans le protocole FIV, je ne peux suivre le protocole standard ...
Oui, oui c'est moi,
la fille aux ovaires sauvages qui ne réagit jamais comme tout le monde (Dixit Dr "G"),
la fille où quand les médecins voient son taux d'AMH, 8 à 10 fois supérieur à la normale, hallucinent grave
la fille qui est l'un des cas les plus complexes que Dr G n'ait jamais vu et pourtant il est vieux Dr G, il a de l'expérience!
la fille qui même dans l'anormalité est anormale ...

Bon encore deux RDV et c'est bon le dossier est complet!! A nous la FIV! A nous les sensations fortes, perso je préfère les parcs d'attractions celles là je m'en serais bien passées!

J'ai toutes mes ordonnances pour le monitoring et le traitement:
Avec suivis échographiques et prises de sang plus nombreux que la normale (je ne sais pas si ça marche: plus de 5 échos dans la semaine la 6 ème offerte ?)
Quoi jusqu'à 4 piqûres par jour ?! sans compter la prise de sang quasi quotidienne, et les autres comprimés. Ouai bon on va dire petite formalité, je kiffe me piquer, et une étagère complète du frigo qui va être condamnée aux médicaments ... vous voulez quoi à manger ce soir ? le traitement 1, le 1 bis, le 1 bis 2 selon comment ton corps réagit ?
Oui, parce qu'avec mes ovaires sauvages, il faut bien ça pour éviter l'hyperstimulation. Dr "G" a l'air tellement flippé par ça chez moi qu'il m'en fait flipper. Il a bien du l'écrire au moins 10 fois sur le dossier "attention risque d'hyperstimulation sévère!"
Ben quoi, si ma soixantaine de follicules grossit en même temps c'est grave? ok, bon je sors, je ne suis pas tarée à ce point, j'ai bien compris les risques et je vais suivre à la lettre le protocole. En même temps, il faut qu'il y en ait un certains nombre pour la ponction ... trouver le juste milieu, pas facile.

Ah oui dernier détail pas des moindres, pour lancer le protocole, il faut que mon kyste soit résorbé sinon c'est mort, on doit attendre fin octobre ... je croise tout ce qui est possible de croiser là! et je prie la déesse de la FIV aussi (quoi? y en a pas!)

Bon et bien en tout cas, si je ne savais pas quoi faire pendant le mois de juin et juillet maintenant je sais.
C'est pour la bonne cause, donc pas de soucis, je suis prête à tout !

... For an Incredible Viewing ...




dimanche 15 mai 2016

Brèves de gens chanceux #04

J'avais déjà évoqué ICI les remarques des gens détestables pour qui ça marche du premier coup ou presque,
, celles de ceux qui se plaignent d'avoir à gérer leurs gosses,
et les remarques désobligeantes et débiles du corps médical.

Aujourd'hui, ce sont les remarques en milieu professionnel dont je vais vous parler. Celles-ci aussi me font particulièrement péter des câbles car elles n'ont normalement pas lieu d'être dans le cadre pro.

Partons de la dernière remarque en date de la RH:
Alors que j'essayais de négocier, que le CDD de la fille qui m'aide parce que c'est impossible de tout gérer seule soit prolongé, celle-ci me fait de but en blanc : " tu n'as qu'à dire que tu as un projet bébé d'ici moins d'un an et ils seront ok"
euh, y a comme un câble qui a du oublier de se brancher là haut chez toi, si je te demande ça c'est pas pour qu'elle se retrouve seule sur le poste, et de 2,  connasse, ça ne te regarde pas. Si tu savais... estime toi heureuse que je n'en joue pas sinon ça  ferait presque 3 ans que tu aurais embauché quelqu'un pour rien! 
Non mais franchement, trop choquée par cette remarque tellement déplacée dans un cadre pro, tellement déçue de devoir s'abaisser à ça!
Conclusion et note pour moi même: je n'ai vraiment rien à attendre d'eux.


Les pires conversations, c'est pendant les pauses dej, où les gens racontent leur vie et dans une boîte de filles, je peux vous dire que j'ai même certains détails dont je me passerai bien

  • Discussion un midi à la pause dej :
Collègue 1: "bon il serait peut-être temps que tu t'y mettes Pas de Polichinelle - en parlant bébé
Moi (qui sort la carapace): euh non ça va j'ai encore le temps, j'ai moins de 30 ans, ça me tente pas du tout
Collègue 1: Oui ba moi à 27 ans j'étais enceinte!
Collègue 2: ça se trouve, Pas de Polichinelle va nous dire demain qu'elle est enceinte!
Moi, avec un air genre "les gosses ça me soulent" : non y' a pas de risques ... (bon c'est pas totalement faux en même temps sur un plan technique!)
Collègue 1: Oui, non Pas de Polichinelle elle est pas du tout dans cet optique là"

Fin de la discussion et moi qui garde un goût amer : si ils savaient! vraiment les gens sont cons parfois.
Bon le bon côté c'est que j'ai une couverture en béton au boulot, personne ne se doute de mon projet!

  • Autre déjeuner avec mes collègues. 
L'une d'elles (accessoirement enceinte): " De toute façon, quand on a pas d'enfants on est plus égocentrique et égoïste"
Moi en mode énervée et jetant un gros froid: "ah non je ne suis pas d'accord avec toi, excuse-moi je n'ai pas l'impression d'être plus égoïste et égocentrique que toi. Tu n'as pas l'impression de ne parler que de toi et de tes enfants et de ne pas t'ouvrir au reste du monde." 

Je suis sortie de mes gonds mais j'en ai ras le bol qu'on dise ça, les gens sans enfant ne sont pas des gens à part, il peuvent être tout aussi généreux que les autres. J'ai créé un malaise mais cette fille est de base très centrée sur elle même, alors ça m'a fait bien rire qu'elle dise ça!!!
Bon j'ai peut-être un peu grillé ma couverture ce jour là, mais bon je le pensais déjà avant d'avoir mon projet bébé alors c'est pas maintenant que ça va changer, c'est juste que je n'aurai peut-être pas réagi autant!


Bon et c'est vrai que je suis ultra soulée de répondre toujours à la même question (parfois 2 à 3 fois par semaine). Pourquoi à partir d'un certain âge, les gens qu'ils soient proches ou non de toi te posent sans arrêt la question des enfants ?" 
Alors 1 :ça ne te regarde pas c'est quelque chose de personnel, 
de 2 : j'aurai aussi le droit de ne pas en vouloir,
et de 3: c'est pas si simple que ça pour tout le monde!
J'en ai marre de faire semblant et de répondre que j'ai le temps!!! c'est déjà pas facile, alors ces questions à la con je m'en passerai bien surtout dans le cadre du travail


Et puis il y a les questions régulières de la taupe du patron pour savoir ce que je souhaite faire, pour me faire parler de ma vie privée.
"Et toi, tu as 28 ans c'est ça?
Ca fait combien de temps que tu es avec ton copain?
Pourquoi tu étais absente la semaine dernière? (pour toi ça sera une opération des sinus connasse, pour mon entourage un drilling - bon ok j'ai du aller voir sur google le déroulé total d'une opération des sinus pour bien cadrer mon discours)
Y a combien de chambres dans ta maison ?
On a une liste de celles qui peuvent potentiellement tomber enceinte en fonction de l'âge et de leur situation perso, tu en fais partie, vous allez bientôt vous lancer ?"
hummm toutes ces questions auxquelles je n'ai pas du tout envie de répondre. Bon je suis assez forte pour ne pas y répondre et en profiter pour poser d'autres questions et utiliser la taupe à bon escient.
Mais merde quoi, je ne vois pas pourquoi ma carrière serait freinée encore plus par ça. c'est déjà pas facile à vivre mais si en plus ça doit interférer sur les projets confiés, sur les évolutions ba ça me fait chier...

Alors je n'ai qu'une chose à dire à mes collègues:
Merci à tous de bien vouloir ne pas vous mêlez de ma vie privée alors que je suis au travail, car nous ne sommes pas amis, je n'ai aucune explication à vous devoir et si je n'en ai pas l'envie (et je ne l'ai pas !) je ne suis pas obligée de vous raconter ce que je fais en dehors des heures du boulot.
Faites le si ça vous plait, mais jamais vous ne pourrez le faire avec moi.
La séparation vie perso/ vie pro est indispensable selon moi si on veut avancer dans sa carrière. (je parle du projet bébé mais pas que, ça marche aussi pour les vacances, pour la maison que je décide d'acheter , etc ...). Parce que si y a bien un truc que j'ai appris (bon déjà de base je sépare bien tout), mais chaque info perso connue se retourne toujours contre toi (ou peut-être que c'est seulement dans ma boîte où ce sont vraiment des connards, je sais pas)

Bon ok dans une boite de filles et avec des patrons machos c'est pas simple tous les jours ... alors des fois je lâche une ou deux infos sans importance pour leur donner un os à ronger ...



dimanche 1 mai 2016

La patiente impatiente

Depuis, que l'on a lancé notre projet bébé, je passe mon temps à attendre.


J'ai d'abord attendu que mes règles reviennent naturellement en vain.
Puis, j'ai attendu mes ovulations, en vain
Puis, j'ai attendu de répondre à Clomid, en vain
Puis, j'ai attendu 2 mois, mon RDV chez mon gynéco spécialisé
Puis, j'ai attendu 4 mois un RDV chez l'endocrinologue,
Puis, j'ai attendu que mon corps réponde aux stimulations par piqûre (minimum 5 semaines à chaque fois)
Puis, j'ai attendu que mes kystes se résorbent (entre 2 et 3 mois à chaque fois)
Puis, j'ai attendu mon drilling ovarien
Puis, j'ai attendu que mon drilling fasse effet (ou pas)
Puis, j'ai attendu que l'on relance les stimulations
Puis,j'ai attendu que l'on fasse le dossier pour la FIV

Et là j'attends la FIV ...

Entre temps, j'ai passé des heures et des heures en salle d'attente (adios mes pauses dej', adios mes samedis matin!), parfois pour des échos expéditives !
J'ai attendu des heures au téléphone avec des musiques d'attentes pourries. J'ai attendu que l'on me donne des RDV compatibles avec mon job (ce n'est de toute façon jamais vraiment compatible)
J'ai attendu les résultats des examens (d'ailleurs, je crois que je vais pouvoir me reconvertir, je n'ai plus besoin de Dr "G", j'ai appris à lire et analyser toute seule mes résultats, je ne me trompe jamais!)
J'ai passé mon temps à courir pour réduire au maximum ces temps d'attente.

J'attends, lorsqu'on déclenche l'ovulation, 15 longs jours interminables où je me pose des milliards de questions. Quinze jours c'est peu comparé aux autres attentes, mais c'est encore plus long que les mois d'attente entre deux traitements)

J'attends que les effets secondaires des traitements passent.
J'attends de voir des symptômes d'une hypothétique grossesse.  

J'attends que l'on arrête de me poser la question de quand nous allons nous y mettre.

J'attends pour changer de travail.

Et pourtant, il y a des choses que je n'attends pas et qui arrivent quand même comme par exemple mes anniversaires, les grossesses des autres...

Patient est le bon terme quand on parle d'un malade!

Depuis, 30 longs mois, j'attends avec impatience.
Mais j'ai appris la patience par la force des choses même si je reste une patiente impatiente de voir son souhait se réaliser.

Bref, je suis la patiente impatiente.


mardi 26 avril 2016

Ce blog, c'était il y a un an

Il y a un an ...

Il y a un an tout pile, j'écrivais mon premier article ICI

Il y a un an, je lançais mon blog après beaucoup d'hésitations.
Je ne connaissais la blogosphère que via les blogs que je parcourais et donc qu'en tant que lectrice.

J'avais besoin d'écrire et d'extérioriser ce que je ressentais, je ne pouvais le faire qu'à cet endroit. C'est d'ailleurs toujours le cas. 
J'avais besoin de montrer à d'autres femmes, hommes, couples que ce que je ressentais pouvait être aussi similaire à ce que eux vivaient.

Le blog est un moyen pour moi de me libérer de ce trop plein d'émotions qui est en moi, d'évacuer, de dire tout ce que les autres ne peuvent pas comprendre et de me livrer de manière anonyme sans être jugée.
Oui, aucun de mes proches n'est au courant pour ce blog à part l'Hom mais il a interdiction de lire les articles ( ou de me dire qu'il les a lu, mais ça peut lui permettre de comprendre certaines choses ) 

C'est un moyen de voir que je ne suis pas seule, de me sentir comprise par d'autres qui vivent cette situation, qui ont surmonté cette épreuve d'une manière ou d'une autre.

En relisant certains de mes articles, je n'ai parfois pas l'impression que c'est moi qui les ai écrits. ces articles sont pour la plupart rédigés dans des moments d'émotions fortes et qui débordent où j'ai besoin de coucher sur le papier, de mémoriser, de garder une trace de tout ça. car paradoxalement je n'ai pas envie d'oublier. (Esprit torturé, bonjour!)

Il y a un an, je ne me serai jamais dit que ça ferait du bien, que cela m'aiderait à m'apaiser, à relativiser. j'avais un doute sur ma capacité à écrire et à tenir un blog.

Il y a un an, ça ne faisait "que" 18 mois que nous essayions ... aujourd'hui ça fait 30 longs mois et toujours pas de polichinelle. (mais beaucoup de traitements et d'examens par contre)

Vos gentils messages et commentaires, vos encouragements, vos partages de situations me font énormément de bien au quotidien

Merci à vous !!!

mercredi 13 avril 2016

Ma petite, tu es vraiment trop conne d'y avoir cru

Je m'en veux, je suis très énervée contre moi, je n'ai pas su me mettre les barrières suffisantes.
J'ai enlevé le mode automatique qui me permet de suivre mon traitement sans trop avoir d'émotions, pour éviter d'avoir mal, pour me protéger.
J'y ai cru, j'ai espéré que tout serait différent.


Ces 15 jours après la piqûre de Mademoiselle Ovitrelle ont été interminables.
Mes petites voix intérieures ont été en pleine forme et insupportables: "Espoir" n'a pas cessé d'être en conflit avec "Déprime", mon cerveau a failli exploser. Je me suis auto-soulée.

Jamais je n'avais eu un cycle aussi prometteur, tous les ingrédients étaient réunis.

J'ai épié tous les signes d'une potentielle grossesse, j'ai regardé tous les jours sur Google à quel stade pour en être potentiellement mon futur bébé.
Il faut dire que les effets secondaires de Mademoiselle Ovitrelle te font croire à des signes de grossesse, mais il n'en est rien. Pourtant j'étais prévenue, mais je n'ai pas pu m'empêcher de psychoter.
Le 1 jour de retard dans l'arrivée de mes règles n'a rien arrangé non plus ... il a libéré dans ma tête tout plein d'émotions contenues jusqu'à présent.

Je me suis fait des films, j'y ai cru à mon petit miracle.
J'ai cru que j'aurai un super cadeau à Noël prochain. Et oui, le terme serait tombé le 25 décembre ...
C'était la dernière fenêtre de tir pour 2016.
Je n'aurai encore pas de bébé pour 2016. Nous n'aurons encore pas de bébé pour 2016. C'est encore raté pour cette année...

Mon coeur s'est encore brisé en mille morceaux, mon coeur saigne et mes larmes coulent, comme à chaque nouvel échec.

Tu es vraiment trop conne d'y avoir cru...

dimanche 3 avril 2016

Mademoiselle Ovitrelle, donne-moi un Polichinelle

Ovitrelle est pour moi le graal, le sésame qui me permet d'ovuler et d"avoir ma chance de devenir maman.

Depuis que j'ai commencé les stimulations et tout ce qui va avec (il y a plus d'un an et demi donc, même si ça fait 2 ans et demi qu'on essaie), ce n'est que la 3ème fois que j'ai le droit, la chance, l'opportunité de faire ma piq piq d'Ovitrelle

Alors quand sonne l'heure de la piqûre :


Cela signifie donc beaucoup pour moi, rien que ça c'est une VICTOIRE dans ma vie de ma femme infertile!

Cette fameuse piqûre me donne la banane, me met dans un état d'euphorie (je n'ose imaginer quand un jour ce sera le test qui sera positif: je serai sur une autre planète!)

Bon, vous allez me dire que "hé ho, calme toi ça ne veut pas dire que tu vas tomber enceinte ce mois ci!"
Oui, oui, oui, j'en suis consciente, je me réjouis avec ce que je peux!

Et pour couronner le tout pour la toute première fois de ma vie, la piqûre a été faite à J14  (VS J35 ou J40 ...): comme une femme normale!!! Je vais avoir un cycle de taille normale !! (effet du drilling ou du magnétiseur, ou pur hasard, ça je n'en sais rien!)
Alors j'ai le droit d'exploser de joie, de me dire que ça augmente un peu plus les chances (même si ce n'est pas forcément le cas), j'ai le droit de me mettre à rêver ...

Oui, mais quand je mets à rêver, je m'emballe, je (re)commence à t'imaginer, à tout programmer, calculer ...
STOP, ne t'emballe pas trop ma fille quand même, tu risques d'être déçue. METS TOI DES BARRIERES dans ton cerveau, pour ne pas tomber de trop haut.
Réjouis-toi seulement de tenter ta chance et espère juste que les prochains cycles soient aussi simples ....

... et savoure les effets secondaires d'Ovitrelle :)
Eh oui, sur les 3 fois, où je me suis injecter cette piqûre, je n'ai jamais réagi de la même façon.

Graal 1 (ou 1ère fois)
Pas d'effets secondaires hormis des seins ultra ultra sensibles (et surtout les tétons, hum détail glamour!) au point de ne pas supporter mes soutiens gorges, et même l'eau de la douche ...

Graal 2 (ou 2ème fois) : 
RIEN, mais quand je dis rien c'est rien, pas d'effets secondaires

Graal (ou 3ème fois): 
Quelques heures après l'injection seulement, une lourdeur dans les seins, pas de sensibilité au toucher comme la première fois, mais des pics de douleurs en continu qui irradient jusque dans le dos.
Cette douleur s'est atténué au bout de 3 jours et à J+6 après la piqûre, elle n'a toujours pas disparue mais est très supportable.
C'est par contre le ventre qui a pris le relais à J+3, quelques douleurs mais surtout un ventre très très gonflé et très tendu d'une femme enceinte de 3 mois (le comble pour une femme infertile :p), avec quelques pics furtifs de douleur supportable dans les ovaires droit et gauche.
A J+ 6, c'est mieux mais pas encore ça, alors je vais attendre, on dit que jusqu'à J+12 après Ovitrelle on peut avoir des effets secondaires ...

Le hic c'est que ces effets peuvent faire penser à un début de grossesse, ou alors que le produit agit mieux, mais non il n'en est sûrement rien .

S'il te plait, 
Mademoiselle Ovitrelle, 
donne-moi un Polichinelle !





samedi 26 mars 2016

Ne pas avoir de regrets ...

Quand j'ai commencé à comprendre que pour moi, ça serait difficile de tomber enceinte normalement, je me suis dit que j'aurai juste besoin d'un petit coup de pouce.
Puis quand le coup de pouce n'a pas suffit et que l'on m'a orienté vers la PMA, cela a été un véritable tsunami dans ma vie: sentiment de tristesse, colère et de culpabilité se sont mêlés.
Mon plan de vie si bien calculé s'effondrait ...

Sentiment paradoxal comme bien souvent dans l'infertilité, je crois que même si le ciel m'est tombé sur la tête,  au fond de moi je l'ai toujours su.
Je me souviens quand j'ai eu mes premières règles étant ado, m'être dit : "ouf, déjà un ennui en moins, si je ne peux pas avoir d'enfant ça sera dû à autre chose ...." Bon, je réfléchissais avec mon cerveau d'ado et fort heureusement j'étais naïve.

Quand j'ai su, au début c'était inconcevable pour moi de ne pas faire un bébé normalement (enfin pas pour l'Hom à qui ça importait peu). Moi j'en chialais tout le temps ....
Tout me paraissait insurmontable, les obstacles me paraissaient infranchissables: le travail, les prises de sang, les piqures, les échos, les salles d'attente, l'image des autres sur moi ...
Puis le temps faisant son chemin, et les mois passants, je me suis organisée, je me suis faite à l'idée que peu importe la façon de concevoir son enfant, l'important ce n'est pas ça.

Je me suis résignée à ne pas concevoir mon bébé normalement mais pas à ne pas avoir de bébé...

J'ai appris à m'organiser au fil des cycles et à me simplifier la vie.
Par exemple, dès que je commence les piqûres, je prends des RDV tous les jours non stop pour les échos même si je n'en aurai pas besoin de toutes: cela me permet d'avoir des horaires qui me permettent de concilier plus facilement mon travail et ma vie d'infertile
Sur le plan psychologique, je me suis blindée par rapport aux remarques des gens, j'ai construit ma carapace. Je peux même parfois faire de l'autodérision!
Cela ne m'empêche pas d'être déçue, de ne pas arrêter d'y penser mais j'aborde plus sereinement les cycles sur la partie organisation.

Aujourd'hui je suis prête psychologiquement à faire une FIV ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois ...
Comme l'a dit si bien une de mes amies et je crois qu'elle a raison, même si c'est long et difficile,  il est nécessaire de passer par toutes ces étapes et de faire son cheminement pour arriver à accepter le processus.
Je trouve que cette courbe d'acceptation résume assez bien la situation, et je pense qu'aujourd'hui je suis en quête de renouveau et de sens.



La vie doit reprendre son cours et ne plus être  mise en pause comme j'ai pu le faire depuis 2 et demi.

Je dois juste accepter que la PMA fait partie de ma/notre vie, de ma vie quotidienne tout comme le ménage, les courses, aller au boulot...
Elle ne doit pas prendre toute la place, je dois continuer à profiter de la vie pour ne pas avoir de regrets plus tard.
Il y a des choses qui me semblent encore difficiles à faire voire impossibles, mais j'arrive mieux à me dire que l'on peut faire des week end à deux ou entre amis et que tant pis si ça tombe au mauvais moment, et que je doive mettre mes piqûres dans le frigo commun avec le risque que l'on me demande ce que c'est. J'arrive à m'inscrire à des trucs sur le long terme meme si je ne sais pas ou j'en serai dans plusieurs mois, quitte à annuler selon les évènements.

Par contre, changer de boulot me semble encore inconcevable et ingérable. Voir mes amies tomber enceintes, accoucher aussi ...
Il y aura toujours des hauts et des bas parce que c'est le lot de toute personne suivie en PMA.

Mais si jamais je n'arrive pas à t'avoir dans mes bras, il ne faut pas de regrets sur d'autres parties de ma vie, car je n'y survivrai pas!

Cela ne m'empêche pas de penser à toi mon petit être imaginaire, 
mais je dois continuer à vivre pour t'accueillir correctement quand tu seras là, 
car je ne perd pas espoir!



lundi 7 mars 2016

Essayer de penser à autre chose qu'à toi ... oui mais comment ?

Comment faire pour ne pas penser qu'à toi, quand tout nous ramène à toi ?

TOI, cette obsession qui ne me lâche jamais, qui ne me laisse jamais de répit ...
et ce sentiment double et contradictoire d'à la fois ne plus vouloir y penser, mais à la fois vouloir continuer à y penser à toi, parce que finalement, je n'ai que ça à quoi me raccrocher.

A chaque moment, je pense à toi petit être qui n'existe pas mais que je désire tellement.

Parfois, souvent, tout le temps, je laisse aller mon imagination, et j'aime t'imaginer avec moi dans mon quotidien.

Je pense à toi, quand je vois un siège auto dans une voiture, et je te rêve à côté de moi dans ton petit siège, dos à la route  dans ma petite voiture 3 portes.
Je pense à toi, quand tous les soirs au retour du boulot, je passe devant la clinique, celle où j'aimerai accoucher.
Je pense à toi, quand je vois des nourrices avec des enfants, et je prévois comment nous nous organiserons avec l'Hom quand tu seras là
Je pense à toi,  en regardant mon chat, et je me demande si tous les 2 vous serez complices
Je pense à toi, quand je vois cette pièce vide à côté de notre chambre, qui nous sert de débarras et que je n'ai pas la force de ranger parce que cette pièce, elle t'est réservée et que j'ai déjà pensé à tous les détails de la déco.
Je pense à toi,  quand j'étends mon linge et je m'imagine en train d'étendre tes petits vêtements tous mignons que j'aurai choisi avec soin
Je pense à toi,  quand je vois des listes de prénoms, parce que moi j'ai déjà mûrement réfléchi à ton prénom.
Je pense à toi,  quand je vais faire les courses et que je passe devant le rayon bébé et que je me demande ce qui serait le mieux pour toi
Je pense à toi,  quand j'entends des sales gosses pleurer, et je te vois en petit enfant capricieux et j'aime ça, me demander si nous arriverons à t'éduquer correctement
Je pense à toi très fort, quand je fais mes piqûres, quand j'organise mes RDV médicaux, quand j'attends longuement dans les salles d'attente et que je me dis que je fais tout ça pour te serrer un jour dans mes bras
Je pense à toi,  quand je suis au boulot, et je rêve du jour où j'annoncerai avec fierté que je suis enceinte de toi
Je pense à toi, quand des copines m'annoncent leur grossesse, accouche ou me montre des photos de leurs enfants et je me projette avec toi
Je pense à toi, quand je regarde l'homme que j'ai choisi pour être ton papa et me dit qu'il sera un papa génial
Je pense à toi,  la nuit, quand je dors et que je rêve, où quand je n'arrive pas à dormir (tu vois je suis prête à ne pas dormir beaucoup la nuit, mais j'aimerai être réveillée pour m'occuper de toi)
Je pense à toi, quand on me dit qu'il faut arrêter d'y penser, mais toi tu peux m'expliquer comment faire ?

Bref, la liste peut être encore très longue.
JE PENSE A TOI TOUT LE TEMPS, même s'il ne faut pas,
Mais tu n'es pas là, j'ai un vide en moi alors que tu n'existes même pas excepté dans mon imagination...

dimanche 14 février 2016

Quand avouer son infertilité, change sa vie sociale

J'avais déjà évoqué combien je me sentais être la mauvaise copine ICI .
Mais en se plaçant de l'autre côté du miroir, pour ceux qui sont sensés être nos amis : Est-ce qu'avouer son infertilité est toujours bénéfique? est-ce que ça me soulage réellement ?

J'hésite toujours et longtemps avant de révéler nos difficultés à être parents.
Cela n'a parfois pas les effets escomptés et cela change presque toujours mes rapports avec les autres soit en bien soit en mal.

Je suis quelqu'un d'assez introverti et c'est toujours une vraie épreuve pour moi, de le dire à quelqu'un. Alors, aujourd'hui, j'hésite encore plus au vue des réactions de certaines personnes.

Il y a d'abord l'effet de l'annonce.

La première réaction est presque toujours la même : un gros blanc puis : ah bon je pensais pas ! mais ça vient de qui ? toi ou lui?
Et oui, c'est normal de se poser la question, de chercher à comprendre et de montrer que l'on s'intéresse, mais malgré tout j'ai toujours cette honte et je me sens toujours coupable de dire que c'est à cause de moi que l'Hom ne peut pas être papa.

Puis il y a  le deuxième effet kisscool qui s'installe dans le temps:

Il y a ceux qui ne comprennent pas et ne mesurent pas combien c'est douloureux pour moi, pour nous (et qui même parfois nous crachent leur bonheur récent à la tête sans prendre de pincettes): au fil du temps je me dis que eux ne méritent pas d'être nos amis s'ils ne sont pas capables de se mettre à notre place juste 2 minutes ou d'avoir un peu d'empathie.

Il y a ceux qui sont gênés et ne savent pas comment réagir et qui évitent toute allusion et font comme si de rien était : et je crois que c'est pire parce que si j'ai fait l'effort de leur dire c'est que quelque part je compte sur eux. J'ai juste l'impression qu'une distance s'installe au fur et à mesure et de perdre des amis.

Il y a ceux qui sont "à fond" et qui à chaque fois qui nous voient nous racontent une tonne d'histoires sur un tel qui a réussi à tomber enceinte après x années de traitements (comprendre que ça va finir par arriver!), ou tout simplement en préparant son mariage (comprendre par là en arrêtant d'y penser) ou encore celle à qui on a dit qu'elle n'aurait jamais d'enfants et qui en a  5 aujourd'hui (comprendre tu vois c'est pas si grave ou les médecins peuvent se tromper ...)- enfin tout ce qu'on a pas envie d'entendre ... Bon je les excuse, ça ne part pas d'un mauvais sentiment, mais je n'ai plus envie de les voir.

Il y a ceux qui ont pitié. Et là non plus, je n'ai pas besoin de leur pitié! c'est déjà assez dur à gérer.

Bref, je me suis isolée par la force des choses pour me protéger, pour nous protéger, mais j'ai l'impression d'avoir laissé ma vie sociale dans la bataille et d'avoir fait le tri dans mes amis (mais si parfois pour certains c'est plus un bien qu'un mal,  bordel ça fait mal !)


Et au contraire, j'ai pu aussi découvrir des personnes formidables qui sont un véritable soutien au quotidien, juste ce qu'il faut, ni trop ni pas assez et avec qui mes liens se sont renforcés.
Merci à vous de nous accompagner!

Mais quelque soit la réaction, la relation change et parfois, et bien je n'ai pas envie de ce changement, j'ai juste envie que tout soit comme avant...



dimanche 7 février 2016

Magnétisme et infertilité: quels effets?


J'essuie encore un nouvel échec. 
Quand je parle d'échec je ne parle du fait même de ne toujours pas être enceinte (bon un peu quand même) mais surtout du fait que malgré mon drilling ovarien et la stimulation je n'ai toujours pas eu ce mois ci ma chance pour tenter d'être enceinte : après un cycle anarchique je n'ai encore pas ovulé.

J'avoue que je suis un peu désemparée, à bout de souffle et que je n'arrive pas à voir le bout du tunnel alors que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça fonctionne.

Pour augmenter encore mes chances et sur les conseils de l'une de mes soeurs, j'ai donc pris RDV avec un magnétiseur.
De base, je ne suis pas très ouverte à toutes ces pratiques alternatives. Mais qu'ai-je à y perdre ?

Mais en quoi consiste le magnétisme?
Le magnétisme revitalise l'organisme et stimule le système immunitaire, il rééquilibre le système nerveux, calme les douleurs et redynamise les chakras qui sont des centres énergétiques, chacun d'eux influence les organes et diffuse l'énergie vitale, c'est un traitement naturelle complémentaire de la médecine traditionnelle.

Qui est mon magnétiseur?
Ma soeur m'a pistonné auprès d'un magnétiseur qu'elle connaît.
Parce que oui, je suis ok pour tester! mais pas question de tomber sur un charlatan.
Le magnétiseur que j'ai rencontré a tout de même réussi à faire passer le zona de ma soeur, alors pourquoi ne m'aiderait-il pas aussi ? Je ne parle pas forcément de guérir mon infertilité mais peut-être d'améliorer, enfin je sais pas trop ce que j'espère, mais ce que je sais c'est que ça se tente !
Mon magnétiseur a environ 65 ans, il est très posé et pratique le magnétisme depuis plusieurs années. Il présente bien, on a l'impression d'aller voir un grand-père en qui on peut avoir confiance.

Comment s'est déroulé ma séance?
La séance s'est déroulé dans sa maison.
Il m'a d'abord emmené dans son salon afin de me mettre à l'aise et de cerner mon problème, à travers des questions simples. Je ne suis pas quelqu'un qui se livre facilement alors c'est toujours un peu compliqué pour moi ces étapes là! (alias la fille qui garde tout intérieurement ...)
Puis il m'a demandé de retirer mes chaussures, ma montre et de laisser mon téléphone et c'est tout! Nul besoin de se déshabiller!
Je suis ensuite allée dans son bureau, où il a capté mon attention en m'expliquant ce qu'était le magnétisme et comment allait se dérouler la séance.
Il a allumé 2 bougies, a fait des incantations (c'est là où tu te retiens de ne pas rire !).
Je me suis installée sur sa table médicale. Ses mains se sont déplacées sur différentes zones (le plus souvent sans contact). Il s'est focalisé sur la zone des ovaires, de l'appareil génital et a géré mon anxiété (euh, qui a dit que j'étais nerveuse ?!).
Il agit aussi avec du souffle.
J'admets que j'ai quasi fermé les yeux tout le temps pour 2 raisons :
   1- Me détendre
   2- Éviter d'analyser tous ses faits et gestes pour ne pas rire et me concentrer!
La séance a tout de même duré 1h30!

Quel prix ?
30 euros.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais le prix est très raisonnable je trouve.

Quels sont les résultats ?
Moi qui suis très sceptique à ce type de pratique, je dois bien admettre qu'en sortant de la séance j'étais très vaseuse et très fatiguée!
C'est bien qu'il s'est passé quelque chose!
De là à dire, que ça aura un impact sur ma fertilité, je ne sais pas, mais ce qui est sûr c'est que cela a eu un effet niveau détente et stress!
Depuis la séance je suis en effet plus zen (et chez moi ce n'est pas rien!), et rien que ça je pense que ça peut aider dans le parcours de PMA.


Le magnétiseur m'a proposé une seconde séance fin février, je crois que je vais me laisser tenter afin d'aller au bout du processus et de n'avoir aucun regret!


lundi 11 janvier 2016

Le remake de Vice-Versa

J'avais déjà évoqué mes émotions ici, qui faisaient les montagnes russes mais j'ai la désagréable impression que cela s'est accentué ces derniers temps.


Ce qui devient dur en ce moment, c'est de gérer mes 2 "moi"qui sont en constante opposition.
J'ai vraiment la sensation d'avoir dans ma tête, 2 petits personnages "Espoir" et "Déprime", un peu comme dans Vice Versa, le dessin animé Disney.


"Espoir" et "Déprime"sont sans cesse en train de se chamailler.
C'est épuisant d'avoir à gérer "Espoir" qui y croit qui se dit que ça va le faire et "Déprime" qui se dit que ça ne marchera jamais et qui s'apitoie sur son sort.

Par exemple, pour la nouvelle année, "Espoir" est justement pleine d'espoir et d'optimisme et se dit que 2016 sera notre année. Au lieu de rester sur cette pensée positive , "Déprime" n'y croit plus et nous voit toujours en train d'attendre dans 1 an.

Idem, là pour booster mon drilling ovarien qui n'apporte visiblement pas les résultats rêvés et escomptés, je recommence la stimulation par piqûre.
"Espoir" attend ça depuis un moi avec impatience et est trop contente de s'y recoller (oui je sais faut être un peu tarée ) mais à la première piqure "Déprime" a repris l'ascendant dans mon cerveau et je me suis mise à chialer.
"Déprime" voit tous les mauvais côtés : oui le drilling n'a pas marché, oui il faut recommencer les RDV médicaux avec toute la gestion que cela implique avec le boulot, l'attente interminable dans les salles d'attente et oublier encore et toujours sa pudeur. "Déprime" imagine déjà que si j'ai un kyste qui se forme, on devra attendre encore plusieurs mois ...
"Espoir" se dit que le drilling va forcément aider et a hâte de voir ce que cela va donner à la première écho et prise de sang de contrôle.

Même quand je suis au boulot, ils sont tout le temps en train de discuter entre eux et de s'affronter et  et j'en prendrai bien un pour taper sur l'autre (enfin à choisir je laisserai plutôt en vie "Espoir")

Ce ne sont que des exemples, mais c'est comme ça toute la journée!

Bref, mon cerveau est prêt à exploser de ce trop plein d'émotions et pour le moment je n'ai pas trouvé de solution pour le reposer !!
"Espoir",  "Déprime" , je vous demande de vous calmer un peu, ça aidera mon bien-être mental!