dimanche 31 juillet 2016

Jugée coupable!

Je vous avais déjà parlé Ici de "Espoir" et "Déprime", les petites voix dans ma tête qui sont sans cesse en conflit. Et bien, aujourd'hui je vous présente "Culpabilité". Elle intervient aussi assez souvent et prend beaucoup le dessus sur "Espoir".

Car oui "Culpabilité" ne m'a pas lâchée depuis l'annonce de mon infertilité, depuis que j'ai appris qu'il allait falloir être patiente pour arriver à avoir notre bébé. Bon, elle est présente aussi sur pleins d'autres sujets mais particulièrement pour celui ci.

"Culpabilité" se déchaîne dans mon cerveau à longueur de temps. Elle est plus vicieuse que les autres petites voix et sait semer petit à petit ce sentiment de responsabilité. Et je ne vous raconte même quand "Culpabilité" et "Déprime" sont en discussion au sommet.

"Culpabilité" se dit que je ne suis pas normale, elle me fait culpabiliser de ne pas être comme ces femmes qui décident qu'elles veulent un bébé et qui le lendemain sont enceintes. (oui, oui c'est l'impression que j'ai!)

Quand on avoue nos difficultés à avoir un enfant à des proches, et que ceux-ci nous demandent de qui ça vient, Madame "Culpabilité" avoue toute honteuse, que le problème c'est moi, que c'est à cause de moi.

"Culpabilité" est très forte aussi quand elle me dit que je ne suis même pas capable de faire de l'Hom un papa, qu'à cause de moi, il doit attendre encore et toujours et subir avec moi ces épreuves. Elle me rend responsable de devoir lui faire passer des examens.

Elle me fait culpabiliser quand des amies m'apprennent qu'elles sont enceintes et que je guette la réaction de l'Hom qui est obligé de ne pas montrer qu'il a mal, pour ne pas me faire encore plus de mal.
Et là, j'entends "Culpabilité" discuter avec "Déprime":" tu vois, tu vas voir tous tes proches avoir des enfants les uns après les autres, en ayant commencé après et toi tu seras toujours au point mort." Elle sait aussi me rappeler que par ma faute, l'Hom n'a pas pu être père avant ses 30 ans, qu'il n'a pas pu être le premier de sa famille à avoir un enfant, alors que ce sont des choses qui lui tenaient à cœur.

Ça fait mal aussi quand l'Hom me dit que c'est dur de voir les enfants des autres grandir, commencer à marcher, à parler alors que nous, nous sommes toujours au point zéro dans la conception. "Culpabilité" sait à ce moment là, me rappeler que si j'étais normale, ou que s'il était avec une autre femme il serait déjà papa depuis un certain temps.

A chaque fois qu'un obstacle se met dans notre chemin (et beaucoup d'obstacles ont décidé de se mettre sur notre route), "Culpabilité" sait me souffler à l'oreille et m'incruster dans le cerveau que c'est encore du temps perdu et que ça allonge encore le délai avant d'être parents.
Je culpabilise de voir toujours ce ventre inlassablement vide

"Culpabilité" est présente aussi au boulot quand je dois arriver plus tard, partir plus tôt. Elle est forte pour trouver des excuses bidons mais derrière elle sait aussi me rappeler que c'est mal de mentir. "Culpabilité" m'oblige à compenser encore plus pour éviter de ne trop culpabiliser. Elle est très présente aussi quand je dois trouver un équilibre entre le travail et notre projet bébé.

Je culpabilise des mauvaises pensées que je peux avoir lorsque des copines me parlent de leur grossesse, de leurs enfants. Je culpabilise de leur vouloir parfois du mal, de ne pas me réjouir pour elles. Ah, oui parce qu'il y a aussi "Jalousie" dans mon cerveau, qui sait très bien se faire entendre, et qui après laisse le champ libre à "Culpabilité" pour s'exprimer.

Je culpabilise d'être parfois/souvent d'humeur changeante (on va dire que c'est la faute à toutes ces hormones ingérées) en fonction des bonnes et mauvaises nouvelles qui nous arrivent en permanence et qui surtout peuvent changer d'une heure à l'autre. Et je m'en veux ensuite de m'être réjouie trop vite, d'avoir laisser trop d'espace à "Espoir" ou d'avoir envoyé balader l'Hom...

Je culpabilise de ne pas avancer aussi vite que je l'aurai souhaité et de voir le temps défiler alors qu'il ne se passe toujours rien.

"Culpabilité" me rappelle sans cesse que je ne suis pas LA fille parfaite pour avoir un enfant.

Bref je culpabilise de culpabiliser ... "Culpabilité" ne me laisse pas beaucoup de répit.

Heureusement "Espoir" est là et sait aussi se faire entendre dans ce cerveau soumis à de fortes variations d'émotions.

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